Stéphane Laffarge

Être précaire, tout un métier

La séquence électorale du printemps 2022 a confirmé que le gouvernement du pays reste pour l’heure aux mains des néolibéraux. Entre une inflation qui explose, une réforme de l’assurance-chômage qui restreint considérablement les droits des sans-emplois, une réforme des retraites qui promet une baisse drastique des pensions pour l’ensemble de la population, et une fonction publique où le nombre de contrats précaires explose, il est à prévoir qu’une bonne partie de la population en souffre. Je rencontre Adèle(1), précaire professionnelle en Corrèze, pour mieux comprendre l’art d’être toujours en galère. Le Président l’a bien dit : il suffit de traverser la …

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Match de légumes

On entend parler de l’inflation tous les jours, les prix montent, les salaires stagnent, la précarité augmente, ça fait flipper. Entre les idéaux écolos et le bourrage de crâne médiatique, où acheter nos légumes de qualité au meilleur prix ? Comparer les prix dans l’alimentaire est un parcours semé d’embûches : paniers, filets, barquettes, dans la grande distribution tout est bon pour éviter l’obligation d’afficher le prix au kilo, sans parler calibrage, labels, origines, et marges variables… Les comparaisons qui suivent ne tiennent donc pas compte des catégories extra, I et II(1), et sont faites en choisissant une grande surface différente à …

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Quand vient le règne de l’injustice sociale et de l’irresponsabilité écologique pour la gestion de l’eau

Connaissant mon engagement pour la défense et la protection de la ressource en eau, et, en tant qu’élue à Tulle de 2014 à 2020, celui pour la gestion de l’eau en régie et une tarification plus juste, une Tulliste m’a interpellée : « Vous avez vu la facture intermédiaire de l’eau que je viens de recevoir du Syndicat du Puy des Fourches ? C’est incroyable ! Le prix de l’abonnement ! En 2021, 57 euros, et en 2022, 83,58. Et le prix du m3 d’eau ? En 2021, 1,50 euro, et en 2022, 2,09. C’est tout le contraire de ce que vous aviez fait à la mairie de …

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Les préfectures coupent sournoisement les vivres aux associations

Cet article, voici des années qu’IPNS le couve. Si jusqu’alors nous n’avions pas pris le sujet à bras-le-corps, c’était pour différentes raisons : des associations qui nous rapportaient leurs déboires avec l’administration ne voulaient pas « envenimer les choses », préféraient « jouer l’apaisement » et ne pas prêter le flanc à la critique, craignaient des rétorsions si on révélait comment l’État, via les préfectures, s’immisçait dans leur financement, l’octroi d’un emploi aidé ou d’un agrément, au-delà pourtant de ce qui leur semblait légitime.Pour écrire cet article, nous avons rencontré de nombreuses actrices et acteurs associatifs qui préfèrent se taire. Ne paraissent donc ici qu’une …

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Eau que je t’aime !

La loi du 30 décembre 2006 stipule que « l’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général », et précise que « dans le cadre des lois et règlements ainsi que des droits antérieurement établis, l’usage de l’eau appartient à tous et chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d’accéder à l’eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous ». Nul acteur n’est prioritaire : la seule primauté est le droit d’accéder à l’eau potable pour son …

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Le poids des grumes en Ventadour

En 2004, l’entreprise Piveteaubois en Vendée rachète l’ancienne scierie de Guy Farges, située sur la zone d’activités industrielles de Tra-le-Bos (communes d’Égletons, Rosiers-d’Égletons et Moustier-Ventadour). L’entreprise Fargesbois (le nom est conservé) croît et devient une belle, grosse entreprise. Elle transforme des grumes de résineux en planches, éléments de charpente, granulés, etc., et employait en 2018, cent-soixante salariés. La Montagne, dans son article élogieux de mars 2018(1) rapportait que l’entreprise envisageait de s’étendre encore : « D’ici neuf mois, nous allons doubler la raboterie… ». Envers du décor d’une croissance au pas de charge. La réglementation méprisée L’entreprise achète du bois brut. L’activité de …

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La volaille de Nacer

Tous les jeudis, nous croisons Nacer sur le marché d’Argentat. Il vend ses poulets de plein air, certifiés « agriculture biologique ». Il a été absent du marché d’avril à juillet 2022. Il voulait dire les absurdités violentes qui ont conduit à cet arrêt. Nous sommes allées à sa rencontre, sur les hauteurs d’Altillac. Il nous a raconté ce que sont, pour lui, les effets violents de la « biosécurité »(1), ce qui lui est arrivé à lui et à d’autres(2). Nacer s’est installé en juillet 2018. Diplômé d’un master de sociologie à Toulouse en 2012, il a travaillé sur les problèmes liés à …

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Besoin d’aide ? Un long chemin semé d’embûches…

Quand on se retrouve, malgré soi, confronté à la police, aux services sociaux, aux tribunaux, aux avocats (et pas besoin d’être délinquant pour ça), c’est extrêmement violent. Récits croisés de ces expériences douloureuses. « J’ai tout de suite ressenti de l’impuissance, de l’incompréhension face à l’inconnu de tous ces services et à leur fonctionnement obscur au commun des mortels. » « J’ai des amis qui me soutiennent, qui comprennent ces histoires, qui peuvent m’aider. Et malgré tout ça, c’est une épreuve très dure. J’ai bien senti qu’avec ne serait-ce qu’un seul élément en moins dans cette panoplie, ça aurait été deux fois plus violent …

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Des nouvelles du Syndicat de la Montagne limousine

Bientôt trois ans que le Syndicat de la Montagne limousine a été officiellement créé sur le plateau (voir LTC n° 27). Il marque la volonté des habitants de prendre la main sur l’avenir de leur territoire. Nous avons rencontré Françoise et Benjamin, tous deux très investis et qui nous ont donné des nouvelles de ce bel outil. – Bonjour Françoise et Benjamin, pouvez-vous nous présenter le syndicat ? Il a commencé à prendre corps pendant la Fête de la Montagne limousine de 2017, mais on en parlait déjà depuis quelques années. De façon générale, sa vocation est de permettre aux habitants du …

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À la cantine de Vigeois : top de la course à l’échalote !

Si vous avez la chance d’avoir vos enfants scolarisés dans le médiéval et néanmoins moderne village de Vigeois, ils pourront – nonobstant faire leur sieste postprandiale dans un luxe campagnard au creux de l’if millénaire, encore accessible à la marmaille grimpante, repue d’une bonne ripaille servie à l’excellent restaurant scolaire – s’esbaudir la panse sans saigner leurs parents appauvris par les tourments du monde. À la cantine de Vigeois, depuis janvier, c’est repas à un euro, et ce grâce à une aide de l’État à destination des zones de revitalisation rurale (Z.R.R.). Pas cher, social et local Impossible de nourrir …

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