Illustration d'une fonctionnaire qui travail dans le social

ÇA SENT LE ROUSSI… DANS LE SOCIAL…

Nathalie (le prénom a été changé) travaille dans un service public dans la sphère de la Sécu et préfère garder l’anonymat : elle est syndiquée dans une organisation très connue et militante politique. Elle déplore de très nombreux conseils disciplinaires dans son secteur de travail, au niveau national, intentés contre la divulgation d’informations concernant la gestion de son service . 

En voici un exemple : Un délégué syndical a été convoqué par sa direction. Dans une petite sauterie publique organisée pour les 75 ans de la Sécurité Sociale, il a parlé d’Ambroise Croizat, ministre directement impliqué dans la construction et la mise en place de la Sécu en 1945, tout simplement parce qu’on oublie systématiquement de citer ce ministre (cégétiste, communiste, dont l’enterrement a été suivi par un million de personnes en 1951) : c’est insupportable !

Nathalie, parle-nous des conditions de travail dans ton service.

Et bien, elles continuent de se détériorer, et cela a une incidence directe sur les conditions d’accueil du public. Nous sommes rentrés dans une ère de dématérialisation accélérée et tous les services publics sont touchés. La crise covid accentue le phénomène : nous sommes de moins en moins nombreux et nombreuses. Une journée par semaine à Tulle et Ussel ; et l’accueil sur rendez-vous limite l’accès à toute la population, pas que les personnes bénéficiaires des minima-sociaux ! On peut bien-sûr gérer son compte sur Internet mais l’accessibilité sur un écran n’est pas simple, pour les populations fragiles, pas formées. Elles n’ont pas forcément l’information qu’il faudrait pour leur situation ;

Par exemple à la CAF, on a la Prestation d’Accueil au Jeune Enfant, la prime à la naissance, l’Allocation de base jusqu’aux trois ans, le Complément Libre choix d’activité – prestation partagée (pour aider à financer un congé parental) ou le Complément libre choix mode de garde (pour aider à financer une assistante maternelle) : avec Internet, c’est compliqué, c’est long, il y a plusieurs sites… Chaque année, de l’argent n’est pas réclamé : une commission a été créée pour en rechercher les causes… mais les conditions d’attribution se complexifient, et c’est fait exprès ! Pour éloigner les gens de leurs droits.

Et la réforme des indemnités chômage ?

Une baisse drastique a été votée il y a un an et mise en application cet été : parmi les demandeurs du RSA, ceux qui ont droit au chômage passent d’environ trente-quatre euros par jour à deux euros par jour ! Et comme le RSA est calculé au trimestre : il faut qu’ils attendent trois mois pour que cette baisse soit enregistrée et qu’ils aient droit au RSA… Comment vivent-ils un trimestre avec deux fois trente euros par mois ? Cela fait 90 jours avec 180 euros… Mystère… Le Conseil Départemental, gestionnaire du suivi, dit qu’il y a 16 % de plus de demandes de RSA. Sur le terrain, pour l’instant, pas de retours… Mais beaucoup de dossiers se font sur Internet maintenant, les assistantes sociales sont en sous-effectif, comme à Pôle-Emploi… C’est très tendu…

Résumons : Leur politique est toute simple, « tant que rien ne bouge significativement, massivement, on continue à rendre plus difficile l’accès aux aides sociales et on continue de grappiller, baisser, couper par tranches le montant des aides de toutes sortes (familiales, santé, chômage, retraite…) ». Toute simple.

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