AU MENU : frigidité ->l’anaphrodisie

Au menu de ce numéro une furieuse envie de lever le voile sur ce bon vieux tabou qu’est la « frigidité », terme aussi ancien qu’imprécis.

Femmes frigo

Sans surprise, l’étymologie du terme « frigide » nous renvoie au latin « frigidus » ou « frigiditas » signifiant « froidure, froid », la femme frigide étant depuis longtemps considérée comme un bloc de glace, à l’exact opposé de la femme ardente, la « chaudasse », celle qui a le feu aux fesses. Au moyen-âge pourtant, ce terme était visiblement employé pour qualifier l’absence d’érection chez l’homme, puis il a sémantiquement et inexorablement glissé jusqu’à nous pour finir comme on sait : à la fois insulte et qualificatif médical. Et en terme d’insultes, un bon nombre de mecs s’en sont donnés à coeur joie ces dernières décennies, la frigidité étant pour certains l’argument imparable lorsqu’une nana résistait inexplicablement à leurs avances ou alors lorsqu’elle s’emmerdait en baisant comme dirait Georges. On trouve d’ailleurs encore nombre de citations fines et subtiles sur le net, la femme frigide faisant depuis longtemps l’objet de blagues virilo-potaches phallocrates à souhait. Citons pour le plaisir Jules Renard qui a dit
« Quand on veut embrasser une femme frigide, on a l’air de vouloir écarter de la neige. » Ou encore, plus proche de nous, ce grand maître à penser qu’est Bruno Masure :
« pour l’homme, la femme frigide est à l’image d’une piscine trop fraîche : on met du temps à y entrer. Pour en ressortir très vite ! » Ah ah, je me gausse.
On n’est pas barjot

Outre l’emploi abusif du terme (repris comme sobriquet par la tête nucléaire de la manif pour tous, rappelez-vous), celui-ci recouvre quand même une réalité : on peut effectivement souffrir de frigidité. Les statistiques sont difficiles à obtenir, mais c’est vraisemblablement 10 % de la population féminine qui est touchée, et une femme sur trois au cours de sa vie. Les causes peuvent être multiples et la plupart du temps ça se soigne !
Mais commençons par raccrocher au vestiaire ce terme imprécis et volontairement glaçant, puisque ce que l’on nomme frigidité recouvre en réalité deux pathologies associées : l’anaphrodisie qui est une absence de désir sexuel (dont nous traiterons ici), et l’anorgasmie qui est une absence de plaisir sexuel ou une difficulté à atteindre l’orgasme. On peut souffrir des deux ou de l’une des deux isolément.

L’anaphrodisie

Le corps, l’esprit, les sentiments, difficile de démêler les fils de ce qui se trame en nous. Si vous êtes concernée et en couple, il faut avant tout vous demander où en est votre relation amoureuse : sentiments, désir, dialogue, complicité sexuelle… Faites également le point sur votre état général, physique et psychique (fatigue, stress), ça peut être un coup de mou passager. Parmi les coupables, on compte aussi la prise de certains médicaments, contraceptifs ou drogues dures. Si vous ne vous reconnaissez pas dans tout ça, alors certaines huiles essentielles vont pouvoir vous aider. Massez ou faites-vous masser le bas du dos avec un mélange de 1ml d’HE d’ylang-ylang, 0,5ml d’HE de rose de Damas, 0,5ml d’HE de néroli, le tout dans 8 ml d’une huile végétale que vous appréciez. Diffusez 3 gouttes d’HE de vanille et 3 gouttes d’HE d’ylang-ylang. Et si vous voulez vraiment avoir la baraka, buvez du gingembre ! C’est un excitant notoire qui a fait ses preuves.

Cette culotte s’achèvera sur une dernière citation consolatoire, masculine derechef, parce qu’il ne faut pas s’avouer vaincues par tant de médiocrité : « Il n’y a pas de femmes frigides, il n’y a que des mauvaises langues. » Merci Coluche.

Par Sousou

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