Comment faciliter la vie des femmes à Argentat-sur-Dordogne ?
Cette question se pose car des femmes en détresse vivent à Argentat. Elles souffrent de ne pas se sentir considérées, écoutées… leur détresse est rarement visible.
Cette question d’envergure a été posée le 19 mars 2025 lorsque, à l’occasion du mois dédié aux « droits de la femme », un groupe d’une dizaine de personnes a rencontré M. le maire et deux de ses adjointes à la mairie d’Argentat.
De jeunes personnes ont soulevé les difficultés de certaines femmes à trouver un lieu sécurisant. Un lieu d’écoute où se confier ainsi qu’un refuge temporaire, ou à long terme, pour elles et leurs enfants afin d’échapper à la maltraitance : violence intrafamiliale, abandon, rupture, solitude, silence, honte, chômage, pauvreté, jugements…
Souvent dans l’ombre
– Quelles réponses existent actuellement dans la commune pour que les droits des femmes soient respectés ? Pour que les femmes en rupture sortent de l’ombre ?
Actuellement, les femmes en grande difficulté dans la commune d’Argentat peuvent s’adresser aux assistantes sociales exerçant à la maison de la solidarité départementale (MSD) d’Argentat (05 79 07 82 01), à la gendarmerie (05 55 28 00 13) et au 3919 (souvent occupé).
En dehors de la commune, elles peuvent contacter l’association Inform’elles 19, l’accueil de jour de l’association SOS Violences conjugales de Tulle (05 55 21 92 47) et de Brive (05 55 88 20 02 ou 05 55 25 61 52). Pour une écoute de nuit : Solidarelles (05 55 99 03 51).
– Quelles réponses rapides et adaptées donner à l’avenir aux situations d’urgence ?
Il est proposé l’intervention d’un comité citoyenne-citoyen, la création d’un espace d’écoute et d’un lieu d’accueil d’urgence pour personnes en rupture.
Pour assurer cet accueil, la création d’une pension de famille bénéficiant d’aides de l’État, dont deux appartements pour des femmes victimes ou en situation de détresse, est en projet.
Ces appartements se trouveront dans le bâtiment « Le Turenne », avenue Raymond Poincaré à Argentat. En cours d’acquisition par l’association Résidences Adef, le bâtiment abritera des logements sociaux dont 22 places seront destinées aux femmes et enfants en situation de détresse. Les travaux devraient commencer début 2026.
Est-ce suffisant ? Quels autres moyens pour empêcher la peur et la souffrance des femmes ? Comment désamorcer le silence ?
Nous savons que la peur et la honte d’un aveu cautionnent la violence conjugale. Elles se cachent bien souvent derrière des lunettes noires, du maquillage et des habits couvrants.
Il a été question également :
– De l’éclairage du soir : à la demande de femmes présentes à la réunion, les éclairages du soir, éteints à 22 h actuellement, seront prolongés d’une heure, c’est-à-dire jusqu’à 23 h.
– Des toilettes publiques : les horaires sont restreints en soirée puisqu’elles ferment à22 h. Il serait indispensable de prolonger leur ouverture jusqu’à 23 h. Il serait indispensable aussi qu’en plus du papier hygiénique, des serviettes hygiéniques soient mises à disposition. L’installation d’un distributeur serait à l’étude.
– De violences et tapage nocturne dans le centre historique : des actes d’incivilité, des disputes, des cris et des obscénités perturbent la vie du quartier qui sert aussi d’urinoir.
– Des noms des rues, principalement masculins : il est demandé à la mairie de renommer certaines rues pour leur attribuer des noms de personnalités féminines. Mais cette demande est difficilement recevable car il est très onéreux de changer les noms des rues. En compensation, il est proposé de donner des noms féminins aux places et jardins n’ayant pas encore de nom.
Le futur « pôle sécurité » pourrait, justement, faire honneur à une femme en adoptant son nom !
Nous espérons qu’une réelle volonté politique de la part de la mairie envers les femmes en général, et celles qui se trouvent en situation de détresse plus particulièrement, permette de développer à Argentat des solutions rapides et efficaces pour répondre à leurs besoins.
Par ML