Nous savons que la phase finale du génocide est en cours à Gaza. Nous savons que la famine est organisée, que le blocus est total depuis le 17 mars dernier, que 57 personnes, essentiellement des enfants, sont mortes à cause de la faim. Nous savons que l’intention d’extermination du peuple palestinien est réelle, que la Cour internationale de Justice a reconnu le risque de génocide le 26 janvier 2024 et que des mandats d’arrêts ont été émis contre Netanyahu et Gallant par la Cour pénale internationale (CPI) le 21 novembre 2024.
Nous savons que l’armée israélienne cible les populations civiles. Nous savons que 70 % des personnes tuées dans les immeubles et les habitations sont des femmes et des enfants. Nous savons que plus de 400 travailleurs humanitaires, 1 400 travailleurs de la santé et 113 membres de la protection civile ont été tués. Nous savons que depuis le 8 octobre 2023, il y a eu plus de 53 000 morts, et plus de 118 000 blessés, que Tsahal a assassiné plus de 18 000 enfants et plus de 12 400 femmes, que la moyenne d’âge des enfants tués est de 5 ans, que plus de 2 180 familles ont été entièrement anéanties, tous leurs membres – père, mère et enfants – ayant péri. Nous savons que plus de 5 070 familles ont été décimées, ne laissant qu’un seul survivant dans chacune d’elle. Nous savons qu’au moins 213 journalistes ont été tués, la plupart ciblés. Nous savons aussi que ces chiffres sont sous-estimés. Nous savons que la colonisation s’accélère en Cisjordanie et que plus de 1 000 Palestiniens ont été assassinés par les forces israéliennes ou les colons sur ce territoire, dont au moins 190 enfants. Nous savons pour les bombardements au Liban, au Yémen, en Syrie qui sont à l’origine de la mort de centaines de civils.
Les sources1, ce sont l’OMS, l’HCDH, la Croix-Rouge, MSF, Amnesty International, l’UNICEF, Médecins du Monde, PalMed France, la rapporteuse spéciale de l’ONU. Les sources, ce sont aussi les images des massacres qui nous arrivent en temps réel, images que nous n’aurions jamais cru voir un jour, dont l’horreur dépasse l’entendement. Nous savons que la France continue à livrer des armes à Israël, qu’elle a laissé Netanyahu survoler son espace aérien à deux reprises depuis l’émission du mandat d’arrêt de la CPI. Nous savons aussi que la répression s’intensifie contre l’ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine, dans le monde et en France en particulier. Nous savons pour les perquisitions, les gardes à vue et les procédures judiciaires visant les soutiens à la cause palestinienne, qu’ils soient syndicalistes, chercheurs, opposants politiques, ou simples militants. Nous savons que cette répression touche en grande majorité des personnes de confession ou de culture musulmane. Nous savons pour les dissolutions passées et en cours des organisations majeures de la lutte (Palestine vaincra, Urgence Palestine, etc.).
Nous savons qu’une proposition de loi a été déposée par la macroniste Caroline Yadan et cosignée par un large spectre du champ politique, dont François Hollande, le 30 octobre 2024, visant à criminaliser les voix pro-palestiniennes, en amalgamant de manière mensongère et criminelle antisionisme et antisémitisme. Nous savons que l’antisionisme est la critique de l’État d’Israël sur la base de son caractère colonial et de son régime d’apartheid. Nous savons que l’antisémitisme est la haine des Juifs et Juives. Nous savons qu’ils savent. Nous savons que notre Gouvernement est complice. Nous savons que le génocide ne s’arrêtera pas si la société civile ne se mobilise pas massivement. Nous savons qu’il y a des rassemblements partout dans le pays, y compris en Corrèze, tous les samedis matins depuis 19 mois. Nous savons que les rues devraient être noires de monde et qu’elles ne le sont pas.
Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.
Soumoud !
L’article ayant été rédigé le 3 mai 2025 (575e jour du génocide), les chiffres indiqués sont donc à relier à cette date.
1.OMS : Organisation mondiale de la santé.
HCDH : Haut-Commissariat des Nations Unies aux
droits de l’homme.
MSF : Médecins Sans Frontières.
UNICEF : Fonds des Nations unies pour l’enfance.
PalMed : Palestine Médicale
qu’elle ait un impact qui ne s’estompe pas avec le temps. Je veux des images qui ne peuvent pas être enterrées dans l’espace ou le temps. » Nous l’entendons. Nous refusons le silence
Gaza ont tué près de deux cents journalistes palestiniens en dix-huit mois. Un collectif d’organisations professionnelles françaises dénonce, dans une tribune du Monde , cette
hécatombe et le black-out médiatique qu’Israël organise, selon lui, sciemment.