Un écureuil roux semble prêt à traverser une route, accompagné du texte humoristique "Ouvrez l’œil ! Levez le pied !! Laissez-moi 10’’ pour traverser...". Ce clin d’œil à la prudence routière renvoie au concept de "voies vertes pâles" en Corrèze, où les routes sont partagées entre véhicules et usagers non motorisés, illustrant la nécessaire cohabitation et les défis de la mobilité douce en milieu rural.

La Corrèze se met à la verte… pâle

Vous savez quoi ? Le conseil départemental a voté un plan de déploiement des « voies vertes pâles ». Si, si, « vertes pâles ». Cela fait éclater de rire en général lorsqu’on en parle, tant cela laisse à penser que c’est presque une voie verte (dédiée uniquement aux moyens de locomotion non motorisés) mais pas vraiment quand même. Ce qui est tout à fait cela puisque c’est… une voie partagée entre motorisés et non motorisés : « L’ambition départementale est de privilégier l’usage de voirie partagée en utilisant le réseau de voies existantes sur le territoire corrézien à savoir voirie départementale, voirie communale, chemins ruraux revêtus » (conseil départemental du 12 avril 2024).

Panneaux de signalisation pour "La Corrèze à vélo" indiquant une voie partagée (VVP1) pour cyclistes et piétons, sur le circuit "La Vagabonde" en Corrèze.


Ce qui est aussi comique, c’est d’apprendre que, sur les deux tronçons expérimentaux qui sont mis en place, en Xaintrie, l’un existe déjà. En effet, la D 116 entre Argentat et Beaulieu, voie verte pâle expérimentale, est la dernière partie corrézienne de la véloroute1 « la Vagabonde » qui relie Monluçon à Montech et traverse notre département. Ce morceau de la D 116, rive gauche de la Dordogne, est donc déjà en voie partagée depuis plusieurs années. Ce qui est ballot, c’est d’y avoir ôté les panneaux existants qui signalaient très très bien la voie partagée pour les remplacer par une signalétique un peu similaire mais siglée VVP (après le VIP, et le VVF, hop, la belle verte VVP). Sauf que ce faisant, l’automobiliste y a perdu la clarté de la limitation à 50 km/h.

Si la volonté d’harmoniser et de développer les mobilités douces est largement compréhensible, le choix des termes « vertes pâles », est très… comment dire, faux verdissement et vrai greenwashing ? Pourquoi donc bouder un simple « route partagée de Corrèze » ?
Surtout, surtout, pourquoi mentionner « Je respecte l’environnement et je ne jette pas les emballages ni les déchets » uniquement dans la partie où je suis à pied ou à vélo, des règles de conduite données sur le site du département ?


N’y aurait-il que les piétons et cyclistes sobres pour jeter papiers et canettes vides ?

  1. Les véloroutes sont des itinéraires de moyenne ou longue distance adaptés au vélo.


Par PAULETTE

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