Enveloppe gouvernementale contenant une pièce de 2 euros et un message adressé aux élèves du CP au CM2, symbolisant la propagande pro-JO perçue par une famille comme une tentative de manipulation politique.

Edward Bernays, sors de chez moi !

Ce soir-là, au moment des devoirs, j’attrape le cartable de ma fille et y trouve une enveloppe assez épaisse. Je l’ouvre et tombe sur une propagande pro-JO. Ainsi qu’une pièce rutilante de deux euros. Ma fille est tout excitée, elle nous explique à son père et à moi que c’est Emmanuel Macron qui la lui a offerte ! Dans ma tête, ça se bouscule : j’ai envie de dire du mal des JO, du mal de Macron, du mal de l’euro, du mal de l’argent en général. J’ai envie de réquisitionner cet argent pour payer les factures… Mon mari lève les yeux et m’adresse un regard interrogateur : il était en train de faire autre chose, il n’a rien écouté jusque-là et se demande bien pourquoi notre fille de 7 ans parle de Macron. Elle réexplique avec patience, elle est fière, contente. Je sens que son père passe par les mêmes étapes que moi.

En entendant le récit pour la seconde fois, j’imagine la maîtresse en train de bien insister sur le fait que « c’est de la part d’Emmanuel Macron, et gnagnagna… ». Je pense que nous sommes en période de campagne pour les élections européennes, qu’il se paie une pub d’enfer aux frais du contribuable. Tous ces sourires d’enfants, quel parent va y résister ? Finalement, je n’ai pas envie de lui gâcher sa joie. Je lui dis juste : « C’est chouette mon amour, mais ce n’est pas Emmanuel Macron qui a envoyé ça, il ne saurait même pas faire marcher une machine à timbre. L’argent vient du pot commun de tous les Français, et beaucoup de travailleurs et travailleuses ont passé du temps à préparer les pièces, les enveloppes, et à les distribuer aux quatre coins de la France. Et ils ont fait ça parce que vous êtes nos enfants, notre futur et qu’on vous adore ! »

Je me sens à mi-chemin entre Marine Le Pen et Philippe Poutou, un peu poisseuse de patriotisme mais à la sauce anticapitaliste. En tout cas, je suis dégoûtée que les tentacules du système viennent cajoler mon enfant jusque dans mon salon.

Par MAUD BERNADET

Essayer encore

Œuvre collective créée lors du Festival de La Trousse, coordonnée par Marie Delnaud. Ce collage mêle affiches, dessins et éléments visuels en résonance avec la conférence gesticulée "Y’a Pas de Nous Sans TOIT", reflétant l'engagement autour du logement et l'éducation populaire.

Festival de La Trousse – Édition « Éduquons ! »

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