Sans langue de bois, j’donne ma langue au chat !

Alors que cette nouvelle rubrique trotte dans ma tête, au moment d’écrire sur la langue française, j’ai légèrement honte. Déjà parce que j’ai un peu regardé les Jeux olympiques, et surtout parce que je ne suis pas vraiment fière d’être française quand j’entends les gens à Paris huer des athlètes. Désolée d’être associée malgré moi à cette image de public antijeu.
Donc, la langue française. Rien à voir penserez-vous, et pourtant je fais le scabreux parallèle ! Une langue si belle, comme notre pays, où survivent des beaux paysages et des beaux humains1, si riche(s) de mots et pourtant pollué(e·s) de tant de maux. Si peu accueillante et si difficile d’accès.
Jusque récemment, je faisais partie de ces gens, parfois quelque peu hautains qui, au prétexte qu’ils lisent et écrivent, croient maîtriser l’orthographe et la grammaire.
Prenant plaisir à participer à la correction de La Trousse, mais consciente de mes lacunes, j’ai décidé de me former. La bonne blague ! J’ai progressé, forcément, je suis une élève appliquée et la formation2 était de qualité mais… qui peut maîtriser parfaitement le français ? Il y a beaucoup trop de subtilités ! Tu m’étonnes que rares sont ceux qui écrivent (et parlent) sans la moindre faute ! Cela me rend triste d’imaginer que nombreux sont ceux qui se privent de ce plaisir d’écrire parce que trop inaccessible.
J’ai pris une claque d’humilité, les correcteurs sont des humains… De nombreux questionnements et bouleversements sont venus me percuter. D’où l’idée de cette rubrique.
Pourquoi la langue française est-elle si compliquée, réservée à une élite ? Pour mieux pouvoir manipuler le peuple ?
Pourquoi les femmes y tiennent-elles si peu de place ? Reflet de la société ? Le masculin l’emporte. Ça va, ça va, on sait. Obligées de créer une nouvelle façon d’écrire, inclusive, pour se faire voir, entendre. Au début je trouvais cette écriture inclusive juste désagréable à lire (alors à écrire et à corriger, laisse tomber !), mais finalement on s’y habitue, et j’ai compris aujourd’hui à quel point cette écriture est militante, donc importante.
Et comme tout doit aller plus vite, le numérique a complétement modifié la manière de communiquer, loin sont la plume et le parchemin, la langue s’est vue raccourcie, maltraitée. Que dire des jeunes qui ignorent la plupart des règles ? En future vieille aigrie, je trouvais ça relou, mais après tout, une langue est vivante, du momen kon se compren ? Et même si je crois qu’il y a danger à ne pas connaître les outils de ceux qui nous dirigent, je suis plus cool, je sais que l’apprentissage est à revoir et je comprends que ces jeunes puissent se désintéresser du français puisqu’on leur propose de grandir dans un monde qui n’a pas un bel avenir. Il y a sûrement pour eux d’autres priorités.
Voilà, à raison d’un article tous les trois mois, principe de la rubrique qui revient telle une rengaine, on est booké pour l’année ! J’ignore encore ce que je vais vous raconter, mais je vais chercher des réponses à mes questions !

  1. Voir le portrait en dernière page pour retrouver le sourire et un peu d’espoir.
  2. À l’EFLC, École Française de Lecteur-Correcteur.


Par CIRCÉ PIEDECOCQ

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