Au menu : les poux du pubis, ou morpions, espèce en voie de disparition !
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Au fait, tu sais comment le capitaine crochet est mort ? Non ? Ben, il avait des morpions…
Le pou du pubis (morpion), ou « Phtirius inguinalis » si vous voulez faire péter son nom latin, était un des dommages collatéraux de l’activité sexuelle pour de nombreux jeunes sujets jusque dans les années 2000. Pas hyper fréquent, mais pas rare non plus, ils étaient plusieurs dizaines de milliers chaque année, celles et ceux qui se sont copieusement gratté les poils de la région génitale, voire même, chez celles et ceux qui ne se traitaient pas tout de suite, des aisselles, du thorax, du nombril, de l’intérieur des cuisses et même quelques fois la barbe… Bon, là il fallait être en mode gros crado quand même, car la prolifération des morpions est principalement favorisée par manque d’hygiène.
Et aujourd’hui, me direz-vous, qu’en est-il ? Et bien tenez-vous bien, notre petit morbak bien familier n’est ni plus ni moins en voie de disparition.
La raison est simple : depuis une bonne dizaine d’années, la chasse aux poils pubiens est ouverte, et Morbak le morpion n’a plus d’habitat naturel pour l’abriter.
Des centaines de milliers d’années de symbiose entre homo sapiens et ses morpions, et voilà qu’en quinze ans la mode de l’épilation intégrale va nous priver de notre petit crabe bien connu. J’en verserais presque une larme. Toutefois, les français restent quand même en partie attachés à leur pilosité, notamment les personnes au-delà de 30 ans ; les boules à zéro, c’est plutôt tendance chez les jeunots.
(Selon une étude récente, plus des trois-quarts des étudiants américains n’ont pas ou pratiquement plus de poils pubiens ! )
Mais si les cas de pédiculose inguinale (et oui, ça s’appelle comme ça aussi…) sont de plus en plus rares, et on ne va a priori pas s’en plaindre, il faut quand même se méfier de l’épilation pubienne ; si nous avons gardé nos poils à cet endroit-là, ce n’est pas par hasard, ils sont notre meilleur rempart contre les bactéries, comme le staphylocoque doré ou le streptocoque B. L’herpès affecte aussi plus facilement des pubis fraîchement rasés. Et puis nos poils ont aussi une fonction de filtre : comme dans le nez, ils empêchent toutes sortes de saletés de pénétrer dans le vagin.
Enfin, si toutefois vous n’êtes pas adepte du maillot intégral et que vous pensez avoir malencontreusement chopé des petites bêbêtes, voilà la liste des principaux symptômes :
ça te démange au niveau du pubis, voire jusqu’à l’anus, tu as des rougeurs, petites peaux là où ça te démange, ça pique, tu sens que ça trottine dans tes poils, ça te chatouille, tu retrouves des petites particules noirâtres dans ton slip (et oui, c’est du caca de morpion…), tu peux voir comme des petites pellicules à la base de tes poils (ce sont les œufs des morpions).
Que faire ?
Les morpions font leur nid dans les habits, lits, canapés… mais ne survivent qu’un à deux jours sans manger de sang. Il est donc important de détruire aussi les œufs !
Comme pour les poux de la tête, il faut laver les vêtements, les draps, les serviettes, à la plus haute température autorisée, et si possible les faire sécher au sèche-linge (sinon, les isoler quelques jours).
Préparer le mélange suivant : dans 150 ml d’huile d’olive, rajouter une à deux cuillères d’huile essentielle de thym rouge ou de lavande. Frotter les régions atteintes (peau et poils) et laisser toute une nuit. Rincer le lendemain et répéter si besoin. En cas de crise grave, on peut le faire 3 à 4 fois par jour.
En parallèle, boire des infusions de thym.
On peut aussi s’épiler intégralement en faisant attention de récupérer les poils pour les brûler, mais attention, le rasage total n’évite pas un traitement car il n’élimine pas les lentes qui se trouvent à la base du poil.
Voilà ; et n’oubliez pas, ni dieu, nichons !