UNE TROUSSE toute neuve à la rentrée
Moins d’un millier de lecteurs consacrent trois euros tous les deux mois pour lire un journal profanateur qui dit souvent ce que d’autres taisent, qui gratte où c’est pas toujours agréable, qui croque morts et vivants en deux coups de crayon, qui pisse parfois de rire sur les plates-bandes dessinées mais qui ne satire pas encore trop d’ennuis pour autant¹. D’ailleurs, l’ennui, on ne connaît pas, à La Trousse…
Autant le dire tout de suite à ceux qui ne veulent pas dépenser trois balles pour ce canard-omnivore-capable-de-bouffer-du-bio-et-du-pas-bio, ceux-là même qui profitent de leurs courses à la Biocoop pour lire quelques articles en passant (j’en connais), le prix ne baissera pas. Mais il n’augmentera pas non plus. Je veux dire, pas dans l’immédiat, et ça n’a rien d’une promesse de campagne. En revanche, il y a des choses qui diminueront, d’autres qui augmenteront.
Ce qui augmentera, pour commencer. À coup sûr, le nombre annuel de numéros. On a pensé aux adeptes de la biodynamie, aussi La Trousse paraîtra à chaque lune. Ou presque car aux solstices d’hiver et d’été, les forces cosmiques risquent de faire figer l’encre. (Bon, je crains d’avoir déjà perdu le tiers des lecteurs).
Ce qui augmentera aussi – peut-on le conjecturer ? – c’est le nombre de contributeurs (auteurs et illustrateurs) et de sources : disons les informateurs même (et surtout) mal intentionnés, les indics, les taupes et autres nuisibles en somme, toujours indispensables à la biodiversité. Et tout ça devrait (encore) accroître la qualité de La Trousse devenue quasi-mensuelle et, par voie de conséquence, développer le lectorat. À La Trousse, si on ne dort pas debout, on rêve éveillés.
Ah ! J’allais oublier quelque chose qui augmentera, c’est à peu près certain : le stress de l’équipe à l’approche de chaque nouvelle parution !
Ce qui diminuera ? Le stress de l’équipe juste après chaque nouvelle parution.
À part ça, je ne vois pas. Ah ! Si. Deux choses encore, mais c’est du détail. Le format passera de 42 cm x 29 cm à… un peu plus petit mais peut-être, enfin, on espère, avec un papier de meilleure qualité. Quant au nombre de pages, il sera quelque part entre celui du numéro que vous lisez présentement et les 32 actuelles. Sûrement plus près des 32. Ça permettra peut-être aux paresseux du bulbe de lire le journal jusqu’au bout.
Ce qui diminuera peut-être aussi, c’est la distance qui nous sépare de notre imprimeur. Pour l’heure, La Trousse est imprimée en Espagne (d’accord, en Catalogne, mais tout de même). On ne désespère pas de trouver aussi bien, pas plus cher et pas trop loin.
Un dernier mot sur les intentions de l’équipe de La Trousse pour cette nouvelle formule : il s’agira de conforter la place de l’information locale tout en donnant plus d’espace aux sujets à caractère social. Nous souhaitons aussi publier des portraits de personnes assignées à résidence dans l’anonymat de nos villes et de nos campagnes. Et nous presserons toujours les irremplaçables dessinateurs à poser sur chaque page de petites bombes d’humour et d’ironie pour qu’elles pètent au nez des tricheurs, des menteurs, des pollueurs, des imposteurs et autres maîtres en tartufferie.
Voilà. Il ne vous reste plus qu’à patienter quelques mois. En attendant, ne lâchez rien et surtout pas La Trousse, même si vous vous la coulez douce en sirotant une petite mousse de blonde ou de rousse ! Et que, pour l’hygiène de tous, toujours poussent coquelicots et mauvaises herbes dans les pages de La Trousse !
1 – De Noël à l’Épiphanie, temps et jeux de mots pourris (dicton frison).
Par Didier Bertholy