Sextoys
J’ai tellement ri en lisant l’article d’Oloupe de Gymges, page 26 de ce numéro de La Trousse, que je me suis intéressée à l’histoire des sextoys. Et comme le dit Sarah Bocelli1 : « l’histoire du plaisir est longue comme un phallus sans fin ».
Une histoire ancienne
Savez-vous que le mot « godemichet » provient du latin médiéval « gaude mihi », qui signifie « donne-moi du plaisir » ?
Et savez-vous que le plus ancien godemiché découvert daterait d’environ 30 000 ans ? Trouvé en Allemagne, il était taillé dans la roche sédimentaire… ça laisse sans voix. On dit également que Cléopâtre, elle, aimait à jouer avec une boîte de papyrus remplie d’abeilles vivantes… fichtre !
Durant l’Antiquité, l’olisbos, ou phallus en cuir, apparaît. Et on est presque tenté de dire « ouf ».
Quant aux boules de Geisha, ces boules reliées entre elles par une ficelle, introduites dans l’orifice de son choix, elles auraient fait leur apparition vers 500 après J.-C., au Japon. À l’origine, elles auraient plutôt été conçues pour les hommes.
Et le « cock ring », alliez-vous demander ? Ne jouez pas les innocents, vous savez, c’est cet anneau qu’on place à la base du pénis de monsieur, pour de plus durables et solides érections ! Et bien, on trouve sa trace dans la Chine ancienne… fabriqué à partir de paupières de chèvres (cils compris).
Des progrès technologiques
Au Moyen-âge en Europe, il semble qu’il était de bon ton de ne pas montrer son penchant pour le plaisir solitaire (voire pour le plaisir tout court – sans jeu de mot). Si bien que la nature aurait alors repris ses droits : entendez par là que les légumes, objets naturels et objets fabriqués en bois étaient parfois détournés de leur utilité première.
Mais cela, c’était avant la révolution industrielle. Car avec elle, voici que débarque le vibromasseur. Son utilisation était notamment importante pour soigner les femmes hystériques, à l’époque victorienne en Angleterre. Oui, car leur traitement consistait notamment à leur frotter le sexe jusqu’à ce qu’elles atteignent l’orgasme (ce qu’on a un peu de mal à imaginer). Les médecins se plaignant de ce travail difficile, George Taylor leur servit cet engin à vapeur en 1869.
À partir de là, tout se bouscule. La version électrochimique du vibromasseur connait un grand succès aux États-Unis, où les femmes se l’arrachent. Il est présenté comme un masseur (et ça a duré longtemps, c’était encore comme ça dans le catalogue de La Redoute, quand j’étais gamine : on y voyait des dames se masser la joue avec ces engins vibrants… Je pressentais déjà qu’il y avait une entourloupe…).
Dans la même période, c’est le plug anal qui apparaît. Il est présenté comme un dilatateur rectal, censé soulager les hémorroïdes, jusqu’en 1938, où son inventeur est condamné pour publicité mensongère…
Et pour ce qui est des poupées gonflables, aux 18 et 19ème siècles, les marins français et espagnols voyageaient avec des manchons en caoutchouc, dénommés aussi « dame de voyage ». Ils étaient les ancêtres de la poupée gonflable, apparue en 1904.
L’heure de gloire
Puis les années 70 arrivèrent, et avec elles, le premier sextoy tel qu’on le connaît aujourd’hui. C’est un certain GI Duncan qui en est à l’origine : handicapé, il aurait fabriqué le premier godemiché en silicone pour satisfaire sa femme.
Aujourd’hui, on en trouve de toute forme, de toute couleur, et même pour votre ami Médor. Si, si.
Poids lourd économique, le marché du sextoy pesait quinze milliards de dollars en 2008, avec un taux de croissance de 30% ! Autant dire qu’il a de l’avenir…