Libérez l’ocytocine !
Marianne regarde des dessins animés. Son papa vient lui dire que c’est l’heure du bain. Marianne se met à pleurer, se laisse glisser de la chaise, son corps se raidit, elle hurle et se roule par terre… Ça vous parle ?
« Caprice, n.m. : Volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu’un ».
En qualifiant de « caprice » les crises de nos enfants, nous leur prêtons quelque volonté de se mettre dans cet état-là. Nous imaginons de ce fait qu’ils peuvent la maîtriser. Nous réagissons par quelques « calme-toi ! », « arrête ton caprice ! » ou toute autre injonction (inefficace) à s’arrêter. Parfois nous nous imaginons même que c’est une volonté de bousculer notre autorité, nous entendons les voix des psy des magazines nous dire « les enfants ont besoin de limites ! ». Alors on lâche un dernier « C’est pas toi qui décide ! ». Bref, on tente de poser un couvercle sur un lait en train de bouillir. Et l’on constate, dépité(e), que cela ne fonctionne absolument, mais alors absolument pas…
Bon alors on fait quoi ? Et si on écoutait ce que la science a à nous dire ?
Le cerveau est en construction :
le caprice n’est pas une manipulation.
Il n’y a aucune volonté dans la réaction de Marianne. Non, notre enfant ne nous manipule pas ! Marianne ne VEUT pas se mettre en crise : elle VIT une frustration et ne sait pas encore comment la gérer. Jusqu’à 20 ans, le cerveau est en construction. Gérer la frustration, rationaliser, se projeter dans « demain j’en regarderai d’autres » ou « tiens, le bain c’est chouette aussi », cela s’apprend. Au fur et à mesure des années et des expériences, mais surtout avec l’aide de ses parents..
C’est le corps qui réagit à une situation de stress, pas l’enfant.
« Stress, n.m. : État réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque. »
Marianne vit comme une agression l’interruption des dessins animés. Son organisme, plus exactement son système nerveux involontaire, réagit au stress qu’elle ressent en libérant une hormone, le cortisol, qui provoque une décharge immédiate d’énergie dans le corps. D’où les cris et les roulades par terre, ou chez les plus grands la défiance et les arguties ( vous savez, ces arguments douteux qui nous rendent fous ! ). Bref, votre enfant est juste… bourré de cortisol et s’il crise, c’est qu’il ne peut lutter seul. Il a besoin d’aide.
Pour contrer le cortisol, l’ocytocine.
Qui peut arrêter les effets du cortisol ? Une autre hormone ! L’ocytocine : on l’appelle aussi « hormone du plaisir », ou « hormone du bonheur », parce que sa sécrétion nous apaise, déclenche en nous du bien-être. Comment déclencher facilement la libération de cette hormone ? Grâce à… un simple contact physique. Et dans notre jargon de parent, un contact physique avec notre enfant, ça s’appelle… un câlin ! En quelques secondes l’ocytocine est libérée et annule l’effet du cortisol pour ramener calme et apaisement.
Attention, je ne suis pas en train de vous dire, « câlin et on change d’avis sur les dessins animés ! » Non ! Câlin, et on accompagne son enfant dans la gestion de la frustration.
Vive les câlins, vive la science !