Au menu : le papillomavirus

Avec un nom pareil, on serait tenté de ne pas se méfier, imaginant volontiers un joli petit virus virevoltant avec légèreté dans l’organisme.
Sauf que sur les plaquettes des salles d’attente de gynécos, on nous le vend plutôt comme un sournois pourvoyeur de cancer. Alors ?

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Environ 80 % des adultes sont ou seront concernés par ce virus, le HPV (Human Papilloma Virus) étant l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente. Il n’y a souvent aucun symptôme, sauf dans les cas de lésions externes (dites verrues), et les éventuelles lésions internes (dites condylomes) la plupart du temps indolores ; c’est donc mission impossible à détecter soi-même, il faut nécessairement faire un frottis pour constater l’infection.
Cela dit, dans 60 % des cas celle-ci régresse d’elle-même. Donc, en cas de frottis positif au papillomavirus, pas de panique : l’infection est peut-être seulement de passage, sans qu’un traitement soit nécessaire.

HPV 16 et HPV 18 : les gros méchants

Il existe plus d’une centaine de types de papillomavirus ou HPV (Human Papilloma Virus), qu’il faut bien distinguer.
Parmi eux, la plupart restent bénins, mais d’autres peuvent évoluer en lésions précancéreuses, et, si elles ne sont pas traitées, en cancer du col de l’utérus.
Les vrais bad boys du quartier utérin sont les HPV à haut risque, dits oncogènes, au nombre d’une douzaine, dont les plus fréquents sont les HPV 16 et 18, qu’on retrouve dans 70 % des cancers du col de l’utérus.
Si l’un de ces deux-là (ou de la dizaine d’autres cousins patibulaires) se retrouve sur votre résultat de frottis, il va falloir passer par une colposcopie pour vérifier s’il y a des anomalies dans votre vagin/col de l’utérus. Si c’est le cas, on préconisera un traitement (visiblement douloureux mais rapide et efficace) au laser, suivi d’une période d’abstinence sexuelle d’un mois environ.

Cas particuliers

Certains cas particuliers vont enrayer le processus quasi systématique de régression de l’infection et vont lui permettre de s’installer, en empêchant l’organisme de faire son job de botteur de train du HPV. Ainsi, les facteurs suivants seraient en cause : tabagisme, immunidépression, mais surtout une autre MST telle que le Chlamydiae, le virus de l’herpès ou le HIV. Là, c’est double peine puisqu’une infection à HPV oncogène qui s’installe peut dégénérer en cancer du col de l’utérus.

Conduite à tenir

Le préservatif va limiter les risques d’infection du/de la partenaire, mais sans l’éviter complètement, le papilloma se trouvant aussi sur les zones cutanées autour de la capote. Il existe des vaccins, préconisés à l’adolescence, avant les premiers rapports sexuels. Ces derniers ne protègent pas contre toutes les souches de HPV oncogènes et peu de rapports concernent les potentiels effets secondaires du vaccin.

Le HPV n’a donc rien à voir avec un gentil lépidoptère ;
il n’est pas à prendre à la légère, mais pas non plus à dramatiser. En gros, sans signer chez les carmélites, la solution reste une bonne hygiène de vie pour que l’organisme puisse éliminer facilement le papilloma ou le laisser en dormance.
Et la personne infectée ne présentant aucun symptôme, le frottis reste l’allié indispensable pour le détecter et pour suivre son évolution, à vous d’en décider la fréquence.

Par Sousou